27112024

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Actualité des sociétés

Dividendes : nouveau record trimestriel selon Janus Henderson


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Portés par le pétrole et les services financiers, les dividendes mondiaux atteignent un nouveau record au deuxième trimestre 2022. C’est le principal enseignement du dernier rapport de Janus Henderson qui, depuis 2009, étudie l’évolution des revenus des actionnaires.

Après un « solide » trimestre, Janus Henderson – 300 Md$ d’actifs sous gestion – relève ses prévisions de versements de dividendes à 1.560 Md$ pour l’exercice en cours, même si des facteurs défavorables devraient peser sur la croissance au cours du second semestre, en raison de la résurgence de l’inflation et de l’appréciation du dollar. Au deuxième trimestre 2022, par rapport au deuxième trimestre 2021, le montant global des dividendes, en hausse de 11,3 %, a atteint un nouveau record, à 544,8 Md$. Retraitée de l’effet devise, des coupons exceptionnels, des modifications de dates de versement et des changements dans l’indice du gestionnaire (qui comprend les 1.200 plus gros émetteurs, soit 87,3 % des dividendes, le solde étant estimé), la progression sous-jacente est encore plus élevée : + 19,1 % !

Pétrole, finance et automobile au top

« 94 % des entreprises de l’indice ont augmenté ou maintenu leurs dividendes, précise un porte-parole de la société de gestion. L’Europe et le Royaume-Uni ont été les principaux moteurs de la croissance des dividendes, avec des hausses sous-jacentes respectives de 28,7 % et 29,3 %. Les Etats-Unis, le Canada, la Suisse et les Pays-Bas ont enregistré de nouveaux records trimestriels. Au niveau sectoriel, les sociétés pétrolières, les services financiers et les constructeurs automobiles ont été les principaux pourvoyeurs de cette croissance des dividendes. » Les dix plus gros payeurs du deuxième trimestre sont Petroleo Brasileiro, Nestlé, Rio Tinto, China Mobile, Mercedes Benz Group, BNP Paribas, Ecopetrol, Allianz, Microsoft et Sanofi. Malgré les perturbations économiques causées par le Covid-19, les dividendes mondiaux ont dépassé leurs niveaux pré-pandémiques. La reprise a été si forte que les dividendes ne sont désormais inférieurs que de 2,3 % à leur tendance de long terme, même si ce faible écart peut être attribué à la vigueur du dollar. Les excellents chiffres du deuxième trimestre font suite à une série de trimestres « très rentables ».

Rappelons que les entreprises avaient l’an dernier bénéficié d’une progression de leurs ventes et d’une augmentation de leurs marges bénéficiaires grâce à l’importance de la demande post-pandémique. Janus Henderson revoit à la hausse ses prévisions annuelles et s’attend dorénavant à ce que les revenus des actionnaires atteignent 1.560 Md$ en 2022, contre une estimation de 1.540 Md$ au trimestre précédent. Cela se traduirait par une majoration globale de 5,8 % en glissement annuel et de 8,5 % en croissance sous-jacente. « De nombreuses entreprises européennes (hors Royaume-Uni) n’effectuant qu’un seul versement par an, le deuxième trimestre 2022 a marqué pour bon nombre d’entre elles le retour à des versements de dividendes normaux pour la première fois depuis 2019, commente le porte-parole du gestionnaire. La levée des restrictions des banques centrales sur les dividendes du secteur bancaire a joué un rôle déterminant. Les très fortes augmentations des dividendes distribués par les constructeurs automobiles allemands ont également apporté une contribution significative. Dans le même temps, les dividendes suisses et néerlandais ont atteint de nouveaux sommets. »

Un rattrapage quasiment terminé

La croissance sous-jacente des dividendes américains (+ 8,3 %) est restée en deçà de celle du reste du monde, mais cette progression a tout de même permis d’établir un nouveau record aux Etats-Unis. Les deux cinquièmes de cette augmentation proviennent d’un secteur financier en plein essor. Morgan Stanley et Wells Fargo ont le plus contribué à la croissance des dividendes outre-Atlantique, versant à eux deux 1,1 Md$ supplémentaire. Aucune des 77 sociétés financières américaines de l’indice n’a réduit son dividende. Les secteurs de la santé et de la technologie ont également fortement influencé les résultats. La société AT&T a quant à elle réduit de moitié son dividende, invoquant la nécessité de préserver ses liquidités à des fins d’investissement. Les dividendes canadiens ont également atteint un nouveau record historique. En termes sectoriels, les principales tendances se sont confirmées à l’échelle mondiale : grâce à l’envolée des flux de trésorerie résultant de la hausse des prix du pétrole, les producteurs d’or noir ont contribué à hauteur de 40 % à la croissance des dividendes au deuxième trimestre. Les opérateurs brésiliens et colombiens, notamment, ont été particulièrement généreux.

« Le deuxième trimestre a été légèrement supérieur à nos attentes, fait observer Ben Lofthouse, responsable de l’équipe Global Equity Income de Janus Henderson, mais il est peu probable que le reste de l’année bénéficie d’une croissance aussi soutenue. La plupart des gains faciles ont désormais été engrangés, le rattrapage post-Covid étant quasiment terminé. Nous sommes également confrontés à un net ralentissement de l’économie mondiale et sommes convaincus que l’appréciation du dollar américain viendra également fragiliser les perspectives. La probabilité que les dividendes du secteur minier atteignent un plafond pèsera également sur la tendance. Dans l’ensemble, la croissance des dividendes devrait être plus modérée l’année prochaine compte tenu des actuelles perspectives économiques. »

Au demeurant, le taux de croissance annuel de 5 % ou 6 % ne semble pas remis en cause. « En France, note pour sa part Charles-Henri Herrmann, directeur du développement France et distribution Benelux de Janus Henderson, les dividendes ont augmenté de 32,7 % au deuxième trimestre, ce qui est nettement plus rapide que le taux de croissance mondial et supérieur à la moyenne européenne. Les entreprises françaises continuent de normaliser leurs versements aux actionnaires après la pandémie. La croissance des bénéfices a également été solide. Avec 44,3 Md€ versés au deuxième trimestre, les dividendes français ont atteint un nouveau record en euro, bien que l’évolution du taux de change n’ait pas permis de battre un record en dollar. » Des sociétés comme Airbus et LVMH se sont distinguées dans le gonflement de la manne des coupons tricolores.

ML