27112024

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Actualité des sociétés

Une gestion obligataire tout-terrain

Brian Kloss

Interview de Brian Kloss - Co-Gérant du fonds Legg Mason Brandywine Global Income Optimiser Fund.

 

 

Quel est l’objectif de gestion du fonds Legg Mason Brandywine Global Income Optimiser Fund ?
Le fonds a été créé en 2013 pour investir sur les marchés obligataires mondiaux tout en tenant compte des conditions de marché actuelles. Il est géré activement pour délivrer une performance absolue et un revenu attractif avec une volatilité maîtrisée et en visant la protection du capital investi. Ce dernier point est important dans le contexte de l’environnement macroéconomique et de marché actuel : nous visons à optimiser les revenus en prenant en compte le couple rendement-risque. Dans cette optique, nous gérons le portefeuille de manière à capitaliser sur les opportunités de revenu et de rendement, tout en se prémunissant contre les potentiels risques de baisse.

Comment est structurée l’équipe de gestion ?
Nous sommes fiers de notre approche d’équipe. Chacun des six co-gérants, dont Tracy Chen, Jack McIntyre, Anujeet Sareen, Michael Arno, Renato Latini et moi-même, apporte une expérience moyenne de 25 ans et une expertise différenciée sur l’ensemble des domaines obligataires, ainsi que sur les devises et les produits dérivés.

Comment s’articule le processus de gestion ?
Nous pensons que notre processus d’investissement est un élément différenciateur clé du fonds. Il combine une recherche macroéconomique top-down à une analyse fondamentale bottom-up. Cette approche holistique s'appuie sur l'expérience du pionnier des obligations mondiales, Brandywine Global, une société de gestion créée en 1986 et qui est désormais un gérant d’investissement spécialisé indépendant du groupe Franklin Templeton. Spécialistes des solutions d’investissement de long terme, les équipes de Brandywine Global ont déployé une gestion de conviction qui combine rigueur de l’analyse et culture du débat.

Quel est l’univers d’investissement retenu par l’équipe de gestion ?
Nous exploitons de multiples sources d’alpha, parmi lesquelles figurent la dette souveraine libellée en devise locale, la dette internationale investment grade et à haut rendement (high yield), la gestion de la duration et le crédit structuré. Nous opérons une rotation active sur l’ensemble de l’univers des obligations internationales afin de réaliser le potentiel haussier des différents segments tout en bénéficiant d’une vraie diversification.

Sur quels critères reposent ces ajustements tactiques ?
L’approche de valeur relative du portefeuille que nous avons retenue est totalement indépendante des allocations sectorielles des indices de référence obligataires. La flexibilité mise en oeuvre, que ce soit en termes de géographie, de qualité et de secteurs, nous permet d’être extrêmement réactifs et d’adapter, parfois de manière significative, le portefeuille aux différents environnements de marché. Les ajustements tactiques auxquels nous procédons se font donc exclusivement en fonction des orientations fondamentales et macroéconomiques de l’équipe. Par ailleurs, nous gardons en permanence l’objectif de ne retenir qu’un nombre limité d’idées et ainsi d’avoir un portefeuille concentré autour de quelque 240 lignes qui correspondent à nos plus fortes convictions.

Qu’en est-il de l’ESG ?
Legg Mason Brandywine Global Income Optimiser Fund est un fonds article 8, tel que défini par la directive SFDR. Nous estimons que le recours à des critères ESG est pertinent et déterminant et peut significativement impacter la performance à long terme de nos investissements. Par exemple, des politiques environnementales non durables ou controversées peuvent entraîner des pénalités financières, compromettre une réputation, provoquer un désavantage concurrentiel et des conséquences négatives sur la croissance. Sur le front social, de mauvaises pratiques de travail ou la violation des droits de l’homme peuvent exposer les entreprises ou les pays concernés à des troubles ou à des perturbations d’ordre social, ce qui entrave le progrès économique. Enfin, une gouvernance insuffisante peut favoriser un environnement qui ne respecte pas les droits et les intérêts des investisseurs et permet la fraude ou la corruption, ce qui limite le rendement des investissements et exacerbe les risques.

Comment s’intègre le fonds Legg Mason Brandywine Global Income Optimiser Fund dans une allocation d’actifs globale ?
Notre fonds constitue une alternative pertinente tant aux fonds à performance absolue qu’aux fonds patrimoniaux dynamiques diversifiés en proposant une moindre corrélation aux actifs globaux. Il peut également s’imposer comme une brique obligataire à part entière, pertinente tout au long des différents cycles de marché. Quelle que soit l’option retenue, il présente de bons niveaux de rendement et une moindre volatilité que d’autres stratégies obligataires, ce qui en fait un véhicule d’investissement plus défensif.

Quelle est votre analyse du contexte actuel ?
Il n’y a malheureusement pas de schéma spécifique ni de feuille de route à suivre dans un monde impacté par de nombreuses distorsions liées à une pandémie. D’autant que ce contexte particulier est combiné à des mesures de stimulation de l’économie jusqu’alors jamais expérimentées. Les banques centrales du monde entier envisagent désormais de supprimer les mesures extraordinaires qu’elles ont prises au cours des 18 derniers mois, tandis que le soutien budgétaire de divers gouvernements va revenir à des niveaux plus normaux. Dans le même temps, le cycle de crédit chinois continue à se contracter. Dans l’ensemble, l’économie mondiale est en voie de guérison, et les investisseurs doivent faire face à un environnement économique plus normal. Sur le front des valorisations, les actifs obligataires se négocient à des niveaux proches de leurs niveaux historiques, après avoir récupéré de leur chute du début de la pandémie. Conjugué à la normalisation des politiques fiscales et monétaires, il est prudent, à l’heure actuelle, de maintenir une position de risque modérée.

Quel regard portez-vous sur l’inflation ?
La FED soutient qu’il s’agit d’un effet transitoire de la baisse de l’offre, combinée à la hausse de la demande. Cette dernière est la conséquence de la réouverture progressive des économies nationales à mesure que les campagnes de vaccination se diffusent. De nombreux investisseurs ont néanmoins des doutes quant à un retour à la normale, progressif et serein, de l’inflation. Historiquement, la FED n’est en effet jamais parvenue à gérer les phénomènes inflationnistes sans la survenance d’une période de récession.

Et sur le front du crédit ?
Nous devrons faire face à certaines tensions sur le marché compte tenu des niveaux de valorisation observés au cours du premier semestre. Néanmoins, les rendements devraient rester positifs. Nous restons donc vigilants et attentifs aux opportunités, notamment sur la partie courte de la courbe des taux d’intérêt. Nous trouvons actuellement des opportunités dans les secteurs cycliques, comme les matières premières et les matériaux de base, ainsi que dans les sociétés liées à la santé et à la technologie.

Thierry Bisaga