27112024

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Actualité des sociétés

Obligations vertes : le point de vue d’Axa IM

escalatorvert

Un début d’année 2020 dynamique dans un contexte de marché difficile et des perspectives prometteuses pour les green bonds. Ce sont les principales conclusions d’une étude d’Axa IM.

Dans sa dernière analyse, Johann Plé, gérant de portefeuille chez Axa Investment Managers, souligne que le début de l’année 2020 a été « dynamique » pour les green bonds, avec quelque 50 Md€ d’émissions en trois mois, et que les perspectives restent « prometteuses » pour ce segment de marché, vu l’importance de la demande des investisseurs.

« La dynamique du marché des green bonds n’est pas nouvelle, rappelle le professionnel, mais il est intéressant de continuer à l’observer : malgré l’arrêt au mois de mars du marché primaire, le marché des green bonds est resté sur une dynamique proche de celle de 2019, année record en termes d’émissions. Avec près de 50 Md€ d’émissions depuis le début de l’année, le volume reste élevé. Cela s’explique par la composition équilibrée de l’univers (50 % crédit, 50 % souverain et assimilé) qui assure la continuité de l’offre, quel que soit le contexte. »

« On a ainsi pu constater que les émissions de dettes quasi-souveraines ont pris le relai sur le segment de crédit, dont les émissions ont été mises entre parenthèses dans un environnement particulièrement averse au risque. A fin mars, poursuit-il, l’univers green offrait un surplus de rendement par rapport à l’univers global aggregate conventionnel pour un profil de risque similaire. »

Liquidité : avantage « green »

La résilience du « green » en termes de performance trimestrielle se retrouve sur la partie « pur crédit ». Le crédit green européen a surperformé le crédit européen conventionnel de 0,7 %. En ce qui concerne les émetteurs, s’il n’y a pas de différences notables en termes de performance entre une émission green et une émission conventionnelle d’un même émetteur, il existe une différence en termes de liquidité, à l’avantage du marché green. « En mars, précise Johann Plé, il était possible de vendre des green bonds quand il était parfois difficile de trouver un acheteur pour des obligations conventionnelles. »

Pour les mois qui viennent, le spécialiste d’Axa IM s’attend à ce que le mouvement se confirme : les sociétés qui émettent des green bonds doivent avoir une stratégie environnementale « claire en matière de transition », ce qui leur confère un meilleur positionnement concurrentiel pour faire face aux challenges et aux opportunités du changement climatique, tandis que les investisseurs demandent de plus en plus de transparence. A cet égard, les obligations vertes constituent l’un des instruments « les plus appropriés » pour répondre au critère de transparence, principalement quand il s’agit d’impact carbone des investissements.

La crise actuelle va conduire les gouvernements et autres entités supranationales à émettre plusieurs centaines de milliards d’euros de dette additionnelle. Il est probable que le marché des obligations vertes bénéficie de ce surplus d’émissions. L’Espagne, l’Italie et l’Allemagne ont déjà fait part de leur intention d’émettre prochainement des emprunts verts. Du côté du secteur privé, il n’y a pas de décélération en vue. La transition vers une économie durable concerne, en effet, tous les domaines (télécoms, grande consommation…). Nombre de sociétés pourraient revoir leur manière de gérer leur risque et leur positionnement, en initiant leur transition face aux enjeux liés au changement climatique. »

ML