22112024

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Nouveau gouvernement : les professionnels de l’immobilier ressortent leurs cahiers de doléances


Michel BarnierLes demandes ne sont pas nouvelles, mais les réponses se font toujours attendre pour un secteur dont les attentes sont fortes vis-à-vis du futur gouvernement de Michel Barnier. Avoir un ministre dédié comme interlocuteur privilégié fait partie de leurs priorités.

 

 

 

 

  

Le nouveau Premier ministre Michel Barnier n’a pas encore annoncé la composition de son gouvernement que les exhortations affluent déjà. Dans le secteur immobilier où la sinistrose règne, les professionnels, qui estiment ne pas avoir été assez entendus par le précédent gouvernement, font déjà bloc pour réclamer des mesures d’urgence face à la crise.

« Je remercie le président de la République et Bruno Le Maire pour leurs mea culpa respectifs. Ils ont reconnu, malheureusement trop tardivement, ne pas avoir suffisamment pris en compte la crise du logement qui touche de nombreux Français », a déploré lors d’un point presse Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Il implore le nouveau chef de gouvernement « de ne pas reproduire les mêmes erreurs en ne prenant pas les mesures nécessaires pour répondre à la crise » et faire « un nouveau mea culpa » dans quelques mois.

Mobilisation générale

Si la Fnaim se dit satisfaite de la nomination du Michel Barnier, un « républicain, élu local ancré dans les réalités des territoires, hommes d’Etat », elle n’en a pas moins appelé à une « mobilisation générale pour le logement ». Elle presse l’exécutif de faire du logement « une priorité » en déployant une politique « claire et ambitieuse, capable de relancer le marché immobilier et de garantir à chaque Français un accès décent au logement », qui touche à la fois l’immobilier neuf, social, locatif ou privé, « malgré les contraintes budgétaires qui s’imposent ».

La CNCEF a lancé un appel similaire, demandant au gouvernement de ne pas « tergiverser pendant 50 jours de plus » mais de mettre en place « les propositions que les professionnels du secteur s’époumonent à porter à la connaissance des pouvoirs publics ». « Il en va de la confiance des Français dans la capacité de ce nouveau gouvernement à accompagner leur projet de vie, mais aussi de la santé d’un secteur en perte de vitalité », assène Côme Robet, président de CNCEF Crédit, dans un communiqué.

HCSF, encore et toujours

En tête de liste, la demande maintenant bien connue des intermédiaires de réforme du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) afin d’assouplir les règles qui pèsent sur l’octroi de crédits, pour notamment prendre en compte le reste à vivre. Un bon moyen de « favoriser le retour des investisseur privés », souligne Jean-Paul Serrato, président de CNCEF Immobilier.

Malgré les discussions autour de la motion de censure parlementaire, qui éclipsent quelque peu celles de la composition du prochain gouvernement, les pronostics continuent en coulisse. Henry Buzy-Cazaux, président de l'Institut du management des services immobiliers, a appuyé sur les réseaux sociaux l’hypothèse Isabelle Le Callennec en ministre du Logement. « Plusieurs fois élue d’exécutifs territoriaux, maire, vice-présidente de région, députée nationale et européenne, pilote de la réflexion de l’Assemblée des maires de France (AMF) sur la politique du logement formée par Pierre Méhaignerie aux problématiques de l’aménagement du territoire et de l’habitat, elle saurait inspirer une action efficace pour relancer l’offre », a-t-il justifié.

Sans répondre clairement par la négative, la députée européenne et conseillère régionale de Bretagne, proche de Michel Barnier, a indiqué vouloir s’investir dans son mandat européen.

Les indépendants contre l’austérité

L’immobilier n’a pas été le seul secteur à réagir à la nomination de Michel Barnier. L’Union nationale des professions libérales (UNAPL), présidé depuis quelques mois par Christophe Sans, a rappelé les difficultés des 1,7 million de TPE libérales, qui « subissent l’effet miroir d’une croissance nationale proche de zéro et d’une aggravation des déficits publics ».

Le corps intermédiaire réclame aussi un ministre en charge des professions libérales et des TPE, avec une fine connaissance du secteur d’activité.
L’association veut remettre sur la table les dossiers mis en suspens depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, dont le projet de loi de Simplification de la vie économique, la fiscalité des sociétés d’exercice libéral (SEL) ou la reconnaissance du Fonds libéral.

Elle suivra « particulièrement » la construction du projet de loi de Finances (PLF) et de Financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. « Ces textes de budget devront prendre en compte les intérêts spécifiques des TPE libérales, qui emploient 1,3 million de salariés, prévient l’UNAPL. La préservation d’une dynamique de croissance est essentielle à la vitalité des territoires ainsi qu’au maintien du lien social dans le pays. »