22112024

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Tendance

SCPI : 2,4 Md€ sont toujours bloqués


immobilier SCPI

Les chiffres de l’Aspim et de l’IEIF montrent une amélioration de l’équilibre des SCPI entre la collecte et les ordres de rachat, mais la valeur des parts en attente de retrait plombe toujours l’équation d’ensemble.

 

 

 

 

L’Association française des sociétés de placement immobilier (ASPIM) et l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) ont partagé dans la même publication les indicateurs de performance 2023 des SCPI ainsi que les chiffres de collecte du 1er trimestre 2024.

Diminution des demandes de rachats…

« Les statistiques du premier trimestre 2024 montrent une forte diminution des demandes de rachat par rapport au dernier trimestre 2023 et indique le maintien d’un niveau de collecte significatif pour certains acteurs du marché », affirment les représentants des professionnels de l’immobilier.

Selon les associations, les dernières données confirment que l’essentiel des ajustements de valeurs liés à la remontée des taux ont été intégrés en 2023. Au cours de cette année, les valeurs de réalisation des parts de SCPI ont diminué de 10,3 % en 2023, après une première baisse de 2,5 % en 2022, et le prix de souscription pondéré moyen a baissé de 6,6 % entre début 2023 et la fin du 1er semestre 2024.

« L’ajustement de valorisation des patrimoines des SCPI est en ligne avec l’évolution du rendement en capital observé sur le marché immobilier d’investissement en France : -1,5 % en 2022 et -11 % en 2023 selon l’indice MSCI France MSCI France Annual Property », font valoir les associations. Les SCPI de bureaux et de commerce ont été les plus impactées, avec des baisses de prix de part respectives de 13,2 % et 7,6 %.

Les investisseurs n’en ont pas pour autant tenu rigueur aux SCPI de bureaux, qui raflent 21 % de la collecte du 1er trimestre 2024. La collecte brute, qui s’établit à 1,1 Md€, reste cependant majoritairement dirigée vers les SCPI diversifiées. Viennent ensuite les SCPI santé et éducation (9 %), logistique (6 %), commerce (4 %), résidentiel (2 %). En queue de peloton, les véhicules spécialisés sur l’hôtellerie et le tourisme n’ont récolté qu’1 % du gâteau.

… Mais un volume élevé de parts en attente

La collecte nette, elle, s’établit à 765 M€, grâce à la division par deux des ordres de rachat d’un semestre sur l’autre. Au 1er trimestre 2024, ils s’élèvent à 625 M€, dont 326 M€ ont été réinvestis. Problème : 2,4 Md€ de parts sont toujours en attente de retrait, soit 2,7 % de la capitalisation du marché.

« La situation des parts en attente reste toujours très contrastée selon les acteurs : sur un total de 218 SCPI, 96 SCPI gérées par 17 sociétés de gestion avaient des parts en attente de rachat au 31 mars 2024 ; en revanche, 122 SCPI gérées par 40 sociétés de gestion, n’avaient aucune part en attente de rachat à la même date », précise l’Aspim. Situation qui ne risque pas de s’améliorer de sitôt, puisque les SCPI qui captent la collecte sont celles qui n’ont pas de part en attente, raflant 83 % des souscriptions du 1er semestre.

Rendement global en berne

Le taux de distribution moyen des SCPI augmente légèrement par rapport au 1er trimestre 2023, de 0,7 points, pour atteindre 1,13 %, alors même qu’autant de gérants ont décidé d’augmenter l’acompte que de le diminuer. Il leur faudra donner plus de gages aux investisseurs pour faire oublier l’année 2023, où la baisse globale des valeurs de part de 10,3 % a plombé le rendement global des SCPI qui s’établit à -5,8 %.

Aucune SCPI n’est en territoire positif à l’issue de cette annus horribilis, même si la chute des segments commerce et bureaux est plus prononcée, en lien avec de plus grandes baisses de prix de part.