10012025

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Actualité des sociétés

Les convictions d’Ashok Bhatia, expert en investissement obligataire chez NB

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Selon nous, écrit Ashok Bhatia, chief investment officer, fixed income, chez Neuberger Berman, l’année 2025 devrait offrir un environnement favorable aux investissements en obligations.

Dans le « CIO Weekly de Neuberger Berman », Ashok Bhatia, responsable des investissements obligataires chez le gestionnaire d’origine américaine, fait part de ses vues de marché. Pour lui, l’exercice qui s’ouvre devrait être favorable aux placements obligataires, malgré le risque d’une hausse de la volatilité, qui devrait cependant être de courte durée, offrant alors, le cas échéant, des opportunités pour les taux et pour le crédit.

Les marchés s’étant adaptés à une inflation structurellement plus élevée, la demande actuelle de rendement devrait se maintenir au cours des 12 prochains mois.

« Cinq années se sont écoulées depuis les premiers signes de la pandémie de 2020, fait remarquer le professionnel. Chacune d’entre elles a surpris les stratégistes de marché. Les perspectives pour 2020 ont été presque balayées par la pandémie elle-même. En 2021, l’inflation s’est avérée plus élevée que prévu.

Beaucoup ont sous-estimé la fermeté avec laquelle la Réserve fédérale américaine s’y attaquerait en 2022. En 2023 et 2024, nombreux sont ceux qui prévoyaient une récession, compte tenu de niveaux de taux plus élevés, qui n’a jamais eu lieu, tout en sous-estimant la pérennité de l’inflation aux Etats-Unis. »

Plus loin sur la courbe

Du fait des incertitudes qui pèsent sur 2025, liées notamment à la nouvelle administration américaine, Ashok Bhatia a déjà eu l’occasion de faire état de deux points de vigilance. Le premier porte sur le gouvernement américain.

Celui-ci parviendra-t-il à réunir les condition d’une croissance supérieure à la tendance tout en maîtrisant l’inflation ? Le second a trait au marché obligataire.

Celui-ci se focalisera-t-il sur la croissance et la politique budgétaire et non plus sur l’inflation et la politique monétaire ?
La Fed ayant prévu seulement deux baisses de taux pour cette année, il est peu probable qu’une pause d’un an perturbe vraiment les marchés.

« Nous pensons, estime le spécialiste de Neuberger Berman, que le rendement à deux ans aux Etats-Unis devrait être plafonné à 4,5 %. Nos perspectives impliquent que la volatilité des taux courts observée ces deux dernières années se déplacera plus loin sur la courbe, à mesure que les politiques budgétaire et économique se complexifieront. »

L’inflation globale devrait s’établir autour de 2,25 %-2,50 %, avec une croissance du PIB « réel » de 2,50 %-2,75 %. Que se passera-t-il si la Fed est moins optimiste que le marché quant à une inflation structurellement plus élevée ? Encouragée par une croissance supérieure à la tendance, pourrait-elle relever les taux pour les faire revenir à leur niveau cible ? « Ce n’est pas notre scénario principal, répond Ashok Bhatia.

Même si cela se produit, les investisseurs pourraient l’interpréter comme une menace pour la croissance, plutôt que comme le signe d’une augmentation des pressions inflationnistes. Cela constituerait une dynamique positive pour les obligations à long terme. »

Si le niveau des taux à 10 ans américain devrait terminer l’année à peu près au même niveau qu’aujourd’hui, le parcours pourrait être très mouvementé. Sur le marché du crédit, les investisseurs sont confrontés à un dilemme : des rendements élevés combinés à des écarts de taux historiquement bas.

Un resserrement qui s’explique en partie par la demande pour les rendements offerts, ainsi que par les bilans des entreprises dont les fondamentaux restent solides, en particulier ceux des sociétés de qualité qui ont emprunté « librement » lorsque les taux d’intérêt étaient proches de zéro.

« Certains segments du crédit moins liquides, où les écarts sont moins resserrés, ajoute l’expert obligataire, pourraient être une option. »

ML