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Le CAC 40 est sur une trajectoire à +2,7°
- Mercredi 29 mai 2024 - 17:10
- | Par Jonathan Blondelet
Oxfam accuse les plus grosses entreprises françaises de sous-investir dans la transition écologique. Selon l’association, consacrer le tiers des dividendes à cette cause suffirait à couvrir les besoins.
Ofxam fait les comptes. En se basant sur la note d’alignement sur l’Accord de paris élaboré par Carbon4, le cabinet d’accompagnement à la décarbonation de Jean-Marc Jancovici, les entreprises du CAC 40 sont sur une trajectoire de réchauffement climatique d’ici 2100 à +2,7° au lieu des +1,5° cibles.
Les entreprises hors secteur financier les moins alignées sont Airbus, Safran, TotalEnergies et ArcelorMittal et les plus alignées Alstom et Legrand.
Alors que les dépenses d’investissement (Capex) consacrées aux activités des entreprises incluses dans la taxonomie (surnommés « investissements verts » par Oxfam) sont en moyenne de 15 % dans l’Union européenne, elles ne sont que de 11 % pour le CAC40 en 2022. Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, ce ratio devrait être d’au moins 25 % selon le Carbone disclosure project. Pour le CAC40, cela représente 21,5 Md€ d’investissements supplémentaires, soit 32 % des dividendes et rachats d’actions de 2022. Cette année-là, ils ont été à l’inverse quatre fois plus élevés que les investissements dans la transition écologique.
« En moyenne en 2022, 51 % de la rémunération totale des PDG du CAC 40 était basée sur des critères financiers, dont 19 % visant à satisfaire les actionnaires. A l’inverse, seuls 18 % de la rémunération totale des patrons du CAC 40 était basée sur des critères non financiers, dont 5,8 % portaient sur le climat », ajoute Oxfam.
L’association exhorte donc ces entreprises à encadrer la part des bénéfices allouée aux actionnaires via la mise en place d’un dividende sociétal ou écologique, et l’Etat à créer une « éco-responsabilité » contraignante pour les grandes entreprises basée sur l’Accord de Paris.