12122024

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Taxonomie : les premiers reportings complets passés au crible


investissement durable vert SFDRMalgré les données parcellaires et les zones d’ombre de la taxonomie verte, les institutions financières ont dû délivrer bon gré mal gré un état des lieux le plus complet possible de leur activité, intégrant notamment le « green asset ratio ». Les premiers résultats sont encourageants.

 

 

 

 

 

L’AMF a dressé un premier état des lieux des reportings d’alignement à la taxonomie, à partir des documents produits par sept banques et assureurs français.

Premier état des lieux car premier reporting complet pour les institutions financières : les deux années précédentes, il leur était seulement demandé d’indiquer l’éligibilité de leurs expositions à la taxonomie.

Mise en œuvre complexe

Le document a pour objet de permettre aux investisseurs d’évaluer et de comparer la part des expositions et activités durables dans le bilan de chaque institution. L’idée est simple, mais la mise en place s’avère complexe, comme le concède bien volonté l’AMF : « Cette complexité tient à la fois au niveau très granulaire de la donnée que les sociétés financières doivent collecter et à sa fiabilité, mais aussi aux besoins de clarifications du texte lui-même qui demeurent importants malgré les nombreuses précisions méthodologiques apportées par la Commission européenne […] au cours des derniers mois. »

Ces zones d’ombre ont soulevé de nombreuses critiques, notamment sur le « green asset ratio » (GAR), indicateur phare pour la première fois publié. Celles-ci portent tant sur la méthodologie de calcul que sa capacité à réellement refléter le « verdissement » des bilans. « Mauvais outil de mesure ou contre-performance de l’industrie financière, il n’en demeure pas moins que le GAR doit être correctement compris par l’investisseur afin qu’il n’introduise pas de biais dans sa réflexion et soit pertinent à son analyse », pointe l’AMF.

Alignement faible

Les acteurs contrôlés semblent avoir fait contre mauvaise fortune bon cœur puisque l’AMF trouve les reportings « globalement » satisfaisants au regard des informations attendues.

Le régulateur constate un alignement est « très faible », en ligne avec le reste de l’Europe. La faute à des difficultés de collecte des données et des incertitudes méthodologiques qui poussent à la prudence, mais probablement aussi à l’ambition de la réglementation. Cette faible qualité de la donnée, mais aussi sa faible disponibilité, notamment sur les contreparties, rend le reporting sur les investissements peu fiables.

Données lacunaires

Par ailleurs, les indicateurs sur l’éligibilité ne couvrent pas l’ensemble des six objectifs de la taxonomie (atténuation du changement climatique ; adaptation au changement climatique ; utilisation durable et protection des ressources aquatiques et marines ; transition vers une économie circulaire ; prévention et réduction de la pollution ; protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes). Plusieurs acteurs indiquent ne pas avoir été en mesure de mener cette analyse en l’absence des données sur ces objectifs publiés par leurs contreparties, puisqu’elles ont elles-mêmes publié ces informations pour la première fois cette année. Les informations relatives au gaz et au nucléaire n’ont pas toutes été produites. Les assureurs plaident, là encore, l’aspect lacunaire des données.

Enfin, l’AMF pointe la technicité des publications pour des novices de la réglementation taxonomie et plaide pour leur meilleure compréhension.