26112024

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Marché

Patrimoine des Français : un net appauvrissement

L’Insee a dévoilé son étude annuelle sur le patrimoine des ménages. Entre 2015 et 2018, la détention des différents biens est en baisse, qu’il s’agisse des avoirs financiers ou, dans une moindre mesure, de possessions immobilières. 


Dans son étude annuelle sur le patrimoine des ménages publiée ce 3 décembre 2018, l’Insee pointe du doigt la baisse entre 2015 et 2018 du taux de détention des actifs qu’il soit financiers ou immobiliers.

>>En ce qui concerne le patrimoine immobilier

La possession d’une résidence principale est en recul si l’on compare 2018 (57,7%) à 2015 (58,9%), qui marqua toutefois une année record. La forte hausse des prix, en dépit de taux de crédit historiquement bas, explique sans doute ce retrait. A noter : à l’âge de la retraite, 35% des plus de 60 ans ne sont pas propriétaires de leur logement.

>>En ce qui concerne le patrimoine financier

On observe aussi un recul : 88,7% (contre 90,3% en 2015) possède une épargne (à la banque ou auprès d’établissements financiers).

Les livrets défiscalisés marquent nettement le pas : 16,6% des Français n’en possèdent pas contre 14,4% en 2015 et 15,3% en 2010. Les plus aisés boudent sans doute ce placement qui ne rapporte rien. Plus vraisemblablement, cette donnée marque surtout la difficulté pour les plus pauvres de mettre de l’argent de côté. 

L’épargne logement (PEL et CEL) continue de progresser depuis 2010 puisqu’un tiers des Français déclare en détenir un (33,2%). Mais rappelons que la forte baisse du taux avait provoqué un effondrement du taux de détention de 41,3% des Français à 31,2% entre 2004 et 2010.

L’assurance vie aussi se développe : 39% des Français en détiennent contre 36,5% en 2015 et 34,7% en 2010. Ce sont surtout les plus de 60 ans – en particulier après 70 ans, ce qui souligne le souci de transmission défiscalisée puisque le taux de détention grimpe à 46% - qui misent sur cette épargne. Un constat qui peut paraître paradoxal puisque l’assurance vie est surtout faite pour préparer la retraite.

Les portefeuilles d’instruments financiers, en dépit d’une évolution très favorable des marchés ces dernières années, séduisent toujours moins (15,6%). On atteignait 24,2% en 2004. Cela englobe aussi bien les actions que les fonds boursiers et immobiliers.

Enfin l’épargne salariale touche aussi de moins en moins de Français : 13,9% contre 14,5% en 2015 et juste au-dessus des 15% en 2010 et 16,7% en 2004.

On constate ainsi que les épargnants misent davantage sur ce qui rapporte peu (ou même qui s’affichent en rendement négatif déflaté) au détriment des solutions qui se sont avérées performantes (notamment les fonds boursiers et immobiliers).

Jean-Denis Errard