26122024

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Cession d'Aviva France : l’inquiétude monte en interne

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Le projet de cession d'Aviva France est bien confirmé, laissant les salariés du groupe (UFF, GIE Afer, salariés Aviva) et les agents dans l'expectative. Selon l'Intersyndicale, deux ou trois repreneurs seraient en lice pour un rachat qui pourrait être acté d’ici fin septembre. 

(Rajout du 16 septembre 2020) Dans une note du 16 septembre titrée « Pourquoi le groupe Aviva cherche-t-il à se séparer de sa branche française », l'Intersyndicale Aviva UFF Epargne actuelle revient sur les raisons de l'inquiétude des salariés et évoque les trois noms de prétendants qui circulent : Macif, Allianz et le fonds Athora qui a notamment acheté Generali Belgium en 2018. C'est la banque JP Morgan qui est mandatée pour la vente. 

Rentrée en point d'interrogation pour les 4 500 collaborateurs de la filiale française du groupe Aviva. Un mois après les déclarations d’Amanda Blanc, CEO monde d’Aviva, sur la cession des entités d’Europe continentale du groupe (France, Italie, Pologne et Lituanie), une intersyndicale rassemblant les salariés d'Aviva France - à savoir ceux de l’UFF, du GIE Afer, les salariés Aviva France - ainsi que les agents généraux ont publié le 7 septembre un communiqué exprimant leur inquiétude sur la cession de leur filiale. 

En effet, Patrick Dixneuf, CEO d’Aviva France et d’Aviva Europe s'est adressé ce lundi 7 septembre aux collaborateurs d’Aviva France, UFF, Epargne Actuelle et du GIE Afer, ainsi qu'aux 1 000 agents généraux du réseau Aviva Assurances : 50 collaborateurs étaient rassemblés à Bois-Colombes (92), siège de l'assureur, et plus de 3 400 s'étaient connectés à distance.

Le processus de cession confirmé

Le CEO d'Aviva France a bien confirmé que le processus de cession était engagé mais a simplement évoqué une vingtaine de repreneurs intéressés qui se seraient manifestés mais sans plus de précisions sur la date ou sur leur nom. Selon l'Intersyndicale que nous avons contactée, il n'y aurait plus que deux ou trois repreneurs en lice et la décision pourrait prise avant la fin septembre (une réunion des syndicats de toutes les entités européennes étant prévue à partir du 6 octobre). 

Les salariés du groupe n'ont pas non plus eu les réponses à leurs interrogations sur les motivations de la cession qui a, semble-t-il, surpris tout le monde, même au plus haut niveau en France. "Cette annonce en plein mois d'août a été un véritable retournement de situation", nous explique le porte-parole de l'intersyndicale, alors que depuis quelques années, "Aviva France affichait une belle dynamique, avec une belle réussite sur le démarrage du PER. Cette annonce a de quoi déstabiliser". 

L'intersyndicale insiste pour que "la question sociale" soit  "un enjeu majeur de la négociation en cours, voire une condition de sa réalisation" ainsi que pour "le maintien de l’unicité du groupe, la pérennité de l’emploi et des conditions de travail de l’ensemble des salariés". En jeu, un éventuel démantèlement avec une vente séparée des différentes filiales, ce qui n'aurait pas de sens, relève leur porte-parole, ou une vente à un fonds d'investissement qui ne prendrait pas en compte le projet d'entreprise sur le long terme. 

Enfin, la question de l'Afer est semble-t-il au centre des discussions : les 55 Md€ de l’épargne des 740 000 adhérents de l’association (soit la moitié des 110 Md€ d'encours géré par Aviva Investors France) est investi à plus de 80% en fonds euros, ce qui en ces temps de taux d'intérêt nuls ou négatifs, n'est pas forcément là pour rassurer les acquéreurs potentiels. 

Carole Molé-Genlis