29012025

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Actualité des sociétés

Janus Henderson Investors analyse le marché japonais

Japon Banque dimages et photos libres de droit iStock Google Chrome 27 01 2025 16 14 38

Après une année riche en rebondissements pour les actions japonaises, que nous réserve 2025 ? C’est la question que se pose Junichi Inoue, responsable des actions japonaises chez Janus Henderson Investors (382 Md$ d’actifs au 30 septembre 2024). Le point sur les enjeux et les risques.

En 2024, le Japon a connu une évolution « significative » de son économie, avec la fin d’une politique de taux d’intérêt zéro (après presque deux décennies d’embourbement). Et le Nikkei 225 a atteint en mars son plus haut niveau depuis son dernier pic de… 1989. Cette évolution a eu des conséquences positives, aussi bien pour les entreprises, qui visent à améliorer leur productivité, que pour les consommateurs.

« Les investissements augmentent, fait observer Junichi Inoue, responsable des actions japonaises chez Janus Henderson Investors, tandis que les consommateurs acceptent les hausses de prix qui permettent aux entreprises d’accroître leurs marges de bénéfices. »

En 2025, selon le professionnel, il sera « essentiel » de mettre l’accent sur la qualité et le risque « spécifique » dans la sélection des titres, afin de tirer parti des changements structurels et des améliorations de la gouvernance d’entreprise, non sans rester vigilant face aux risques qui pèsent sur la reprise économique de l’Archipel nippon.

« Le problème structurel de pénurie de main-d’œuvre au Japon, souligne le spécialiste de Janus Henderson Investors, suggère que les augmentations de salaires et l’inflation modérée peuvent se poursuivre. Il convient de noter que la fin de l’économie japonaise fondée sur les partenariats et les participations croisées transforme l’économie en une économie axée sur la maximisation des profits. »

Attrait et résilience

Si l’appétit du marché pour le risque n’est pas encore totalement rétabli au pays du Soleil-Levant (du fait, principalement, de l’effondrement des cours en août 2024), certaines opportunités devraient se faire jour. « La faiblesse du marché, précise aussi Junichi Inoue, peut également être considérée rétrospectivement comme un ajustement des transactions excédentaires. 2024 a été une année raisonnablement bonne dans l’ensemble pour les actions japonaises. »

Avec, pour la plupart d’entre elles, des performances à deux chiffres.

Pour le stratégiste, le plus grand risque pour le Japon en 2025 est que sa reprise, après plusieurs décennies de stagnation, ne soit confrontée à un ralentissement, ce qui affaiblirait le moral des chefs d’entreprises et des investisseurs. Pour l’heure, le taux de croissance des bénéfices estimé devrait se situer dans le haut de la fourchette, à plus de 14 %.

Le marché s’attend à ce que le secteur financier soit le « moteur » de cette progression, mais le secteur manufacturier pourrait être moins bien orienté, faute de pouvoir rapidement réduire les coûts.

Par ailleurs, même si l’économie japonaise n’est plus le modèle très dépendant des exportations qu’elle était autrefois, de nombreuses sociétés ayant « localisé » leurs activités, les entreprises cotées à la Bourse de Tokyo réalisent encore près de la moitié de leurs chiffres d’affaires à l’étranger, restant alors tributaires de l’évolution de l’économie mondiale.

« Les actions japonaises, conclut Junichi Inoue, peuvent être considérées comme une classe d’actifs attrayante. En raison de ses valorisations comparativement faibles par rapport aux actions mondiales et des réformes de gouvernance en cours, qui contribuent à améliorer le rendement des capitaux propres, nous pensons que le marché peut aussi faire preuve d’un certain niveau de résilience. »

ML