21112024

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Actualité des sociétés

L’investissement responsable n’a toujours pas fait son trou auprès du grand public


trou vert planterD’après le baromètre 2024 de l’épargne en France et en régions, seul un épargnant sur dix privilégie des produits responsables, et un sur quatre connaît un indicateur relatif à la durabilité.

 

 

 

  

L’investissement responsable a encore du chemin à faire. D’après le baromètre 2024 de l’épargne en France et en région (1) réalisé par Ifop pour Altaprofits, les Français manquent de connaissance, mais peut-être aussi d’appétence.

La part des épargnants qui privilégient des produits plus responsables pour l’environnement et la société n’a pas évolué depuis le dernier baromètre et se maintient en-dessous des 10 %. Il faut dire que les indicateurs relatifs à l’investissement responsable ne sont toujours pas identifiés par le grand public : les critères ESG et le label ISR sont connus par environ 20 % des répondants, le label Greenfin et les articles 6, 8 et 9 de la SFDR par à peine plus de 10 % d’entre eux. Au total, un quart des Français a entendu parler de l’un de ces indicateurs, mais moins d’un dixième sait précisément de quoi il s’agit.

Le manque d’information sur l’investissement responsable est dès lors la raison prédominante du non-investissement pour les trois quarts des sondés, mais ce n’est pas la seule : 28 % d’entre eux craignent que ces produits soient trop risqués, 20 % que le rendement soit insuffisant, 19 % ne s’y intéressent pas et 25 % craignent le greenwashing. Ce dernier argument se retrouve surtout chez les CSP +, tandis que le manque d’intérêt est plutôt mis en avant par les plus de 65 ans qui disposent déjà des produits d’épargne qui les intéressent.

Disparités régionales, de classes et de genre

Des disparités régionales, d’âge, de classe sociale ou de genre sont à relever : l’Île-de-France se démarque avec un taux de connaissance de 36 %, contre 18 % en Normandie ou 19 % dans les Hauts-de-France ; les moins de 35 ans et les catégories aisées sont 38 % à connaître au moins un indicateur, de même que 34 % des hommes contre 19 % des femmes.

« Il peut y avoir une tendance à la sur-déclaration chez les hommes qui tendent à surévaluer leur niveau de connaissance à l’inverse des femmes qui peuvent le sous-évaluer », tempère l’Ifop lors de la présentation de l’étude le 4 juin. Pour autant, ces dernières investissent moins que les hommes dans les produits durables. « Ce n’est pas tant lié à l’appétence pour la transition écologique des hommes qu’à la prudence et à la réticence des femmes à épargner sur des produits d’épargne plus récents ainsi qu’à leur moindre capacité à épargner, analyse l’Ifop. Elles sont surreprésentées parmi les catégories populaires et disposent d’une éducation financière plus faible. »

(1) Etude réalisée par Ifop du 2 au 8 avril 2024, auprès d’un échantillon de 2 402 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et constitué selon la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne.