27122024

Retour

Gestion de Fortune n° 355 - Mars 2024

ImprimerE-mail


Votre choix :


Prix ​​de vente TTC7,80 €
Prix de vente HT 7,64 €
Remise
Prix / Kg:
Choisissez un produit

L'Edito de Jean-Baptiste Marcy

Bis Repetita

Moins de deux mois après que nos représentants ont voté la loi de finances 2024, notre ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, annonce une baisse des prévisions de croissance. Le chef de Bercy a dévoilé le nouveau chiffre de la croissance attendu par le gouvernement pour la France en 2024. Il table désormais sur une hausse de 1 % du PIB cette année, loin des 1,4 % avancés jusque-là.

« Moins de croissance, c'est moins de recettes fiscales », explique Bruno Le Maire. Cette lapalissade est malheureusement récurrente. Cinq ans auparavant, Bruno Le Maire réalisait déjà ce même exercice : « La croissance de l'économie française devrait être de l'ordre de 1,4 % cette année, soit moins que la marque de 1,7 % prévue par le gouvernement dans le budget 2019 ».

Le Sénat avait sans réussite alerté sur la fragilité du PLF, estimant que la dépense publique en France n’avait jamais atteint les niveaux actuels. Le consensus des économistes délivrait une prévision de croissance très limitée, de l’ordre de 0,7 % en 2024, soit deux fois moins que la prévision du gouvernement. Le rapporteur général de la commission des finances du Sénat, Jean- François Husson, anathématisait le gouvernement sur le déclassement de la France, celle-ci faisant désormais partie des pays les plus endettés et aux déficits les plus élevés de la zone euro. En 2024, la France détiendra le deuxième déficit public le plus élevé des 20 pays de la zone euro, d’après le FMI. Bonne nouvelle, nous sommes encore devant la Grèce et l’Italie sur le ratio de notre dette rapportée à la richesse nationale.

Devons-nous nous attendre à être guillotinés par les agences de notation au printemps ? Elles seront appelées à rendre un nouveau verdict sur la dette française. Standard & Poor's, en décembre, avait décidé de ne pas dégrader la note de la France, le double « AA » fut maintenu, mais avec une perspective négative. Il y a douze ans, le vendredi 13 janvier 2012, la France était sanctionnée pour la première fois par Standard & Poor’s et quittait le club très privilégié des pays notés AAA, auquel l'Hexagone appartenait depuis 1975.

Malgré ces désagréments, le ministre de l'Économie ne remet pas en cause l'objectif de rétablir les finances publiques dès cette année en ramenant le déficit à 4,4 % du PIB ! Comment ? Avec quelles mesures ? Bruno Le Maire sur le fil du rasoir, doit trouver 10 Md€ d’économies cette année. Le maroquin de Bercy est prestigieux, mais c’est un supplice de Tantale que d’entrevoir une croissance même modérée sans jamais l’atteindre.