22112024

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Impact investing : quand les sociétés de gestion s'intéressent à la biodiversité

biodiversitéweb

Les sociétés de gestion Axa IM, BNP Paribas AM, Sycomore AM et Mirova ont choisi Iceberg Data Lab et I Care & Consult pour mesurer l’impact de leurs investissements en matière de biodiversité.

Les gérants d'actifs commencent à s'emparer de la question de la biodiversité. Début 2020, quatre sociétés de gestion, Axa Investment Managers, BNP Paribas Asset Management, Sycomore Asset Management et Mirova (affiliée à Natixis Investment Managers), ont lancé un appel à manifestation d’intérêt en vue d'utiliser un outil pour mesurer l’impact de leurs investissements sur la biodiversité. Parmi les 14 spécialistes qui ont participé à l’appel d’offres, la coalition a sélectionné un consortium formé par Iceberg Data Lab et I Care & Consult.

« C’est à l’unanimité, souligne Sarah Maillard, analyste ISR chez Mirova, que nous avons retenu l’approche innovante qui combine les compétences en modélisation de données d’Iceberg Data Lab et l’expertise sur la biodiversité et le développement méthodologique d’I Care & Consult ».

L’idée est de rendre compte des impacts de la gestion des portefeuilles sur la biodiversité et de les intégrer progressivement dans l’évaluation des processus d’investissement. Les sociétés choisies vont généraliser la « corporate biodiversity footprint », mesure quantifiant l’impact sur la biodiversité des entreprises à travers leurs activités.

La moitié du PIB menacée

Une trentaine d’institutionnels dans le monde (à la tête de 6 000 Md€ d’encours cumulés) a signé une déclaration qui va dans le même sens, démontrant ainsi qu’il existe une demande non satisfaite pour une recherche de qualité visant à aider les investisseurs à répondre à la crise de la biodiversité et à enrayer son déclin.

« La perte de biodiversité, précisent les quatre sociétés de gestion dans un communiqué commun, menace la réalisation de 80 % des sous-objectifs de développement durable liés à la pauvreté, à la faim, à la santé, à l’eau, aux villes, au climat, aux océans et aux terres ». En un demi-siècle, la population des mammifères, oiseaux, poissons, amphibiens et reptiles a globalement diminué de 68 % !

Sans changement de modèle économique, la moitié du PIB planétaire est en danger. En revanche, d’autres « trajectoires » pourraient engendrer des retombées positives, évaluées à 10 000 Md$ pour les entreprises, et créer 395 millions d’emplois.

« Pour nous investisseurs, la biodiversité est importante, déclare dans une conférence de presse téléphonique Robert-Alexandre, analyste ESG chez BNP Paribas AM. Alors que nous assistons à la sixième extinction de masse de la vie sur Terre, la visibilité est en ce domaine insuffisante, compte tenu du lien qui unit biodiversité et économie ». Le montant que représenteraient leurs interdépendances est estimé à 125 000 Md$ par an !

La puissance publique et les instances responsables des réglementations se sont déjà emparées du sujet. Les gérants d’actifs financiers, pour qui la biodiversité doit absolument être protégée, leur emboîtent le pas. Une façon de préférer les opportunités aux risques !

ML