22122024

Retour

Actualité des sociétés

CAC 40 : le capital détenu par les salariés frôle les 4 %


actionnariat salariéLa barre des 10 % fixée par la loi Pacte est encore loin d’être atteinte, mais les opérations d’actionnariat salarié se multiplient.

 

 

 

  

La Fédération française des associations d’actionnaires salariés et anciens salariés (Fas) a publié le 23 juillet les résultats de son 13e benchmark de l’actionnariat salarié (1).

Record en trompe l’oeil

Elle annonce un « record de progression de la part du capital détenue par les actionnaires salariés », avec 57 % des entreprises sondés ayant annoncé une opération en 2024. Cet enthousiasme doit être modéré au regard du profil des sociétés répondantes, qui rassemblent 3 millions de salariés : si l’enquête cible tous types d’entreprises, 75 % d’entre elles sont cotées ou ont plus de 5 000 salariés.

Les dernières données disponibles de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des Statistiques (Dares) montrent qu’en 2020, seules 1,3 % des entreprises de 10 salariés ou plus avaient mis en place une opération d’actionnariat salarié en 2020.

Cette part était cependant nettement plus importante en isolant le groupe des sociétés cotées et de leurs filiales, atteignant presque les 30 %. La culture du partage de la valeur est donc nettement plus implantée dans ces sociétés, ce qui explique pour partie les ordres de grandeur de l’étude de la FAS.

Les salariés plus présents dans le CAC 40 que le SBF 120

Si les opérations d’actionnariat salarié se multiplient dans les entreprises cotées, la part du capital détenue par les collaborateurs reste encore modeste. En 2023, elle progresse de 0,3 point au sein des sociétés du CAC 40 pour atteindre 3,9 %. Encore loin de la barre des 10 %, objectif affiché par la loi Pacte de 2019.

Au sein du SBF 120 (hors CAC 40), la progression est plus modeste, en hausse de 0,1 point pour se tasser à 1,8 %. « Cette dynamique est notable, où le seuil des 3% du capital détenu par les salariés, rendant obligatoire la nomination d’au moins un administrateur sur proposition des actionnaires salariés, a progressé et concerne maintenant largement plus d’une entreprise sur deux (62% contre 54% en 2023, 50% en 2022, 48% en 2019 et 35% en 2018) », défend la FAS.

Régularité et encouragement

Comment encourager la croissance de l’actionnariat salarié ? A cette question, les participants à l’étude répondent que les deux leviers majeurs sont une politique régulière d’opérations et leur concordance avec le versement de la participation et de l’intéressement.

La générosité de l’abondement est également citée, avec une moyenne de 1 100 € pour 2 500 € d’effort financier fourni par le salarié. Seuls un répondant sur 10 en revanche recourt à l’abondement unilatéral, uniforme et versé à tous les salariés sans distinction ni modulation de montant.

Les entreprises privilégient la formule classique de souscription avec décote de 20 % par rapport au prix de référence (66 %) à la formule à effet de levier (20 %).

Apport personnel en progression

Du côté des salariés, l’apport personnel progresse pour s’établir à 3 100 € en moyenne, un répondant sur cinq mettant même plus de 5 000 € sur la table.

Les textes d’application de la loi du 23 novembre 2023 sur le Partage de la valeur ont été publiés il y a quelques semaines, et augmentent notamment le plafond de l’abondement unilatéral. Reste à voir si cette loi pourra accomplir ce que la loi Pacte n’a pas réussi en transférant 10 % des parts d’entreprise entre les mains des salariés.

(1) « Benchmark Fas de l’actionnariat salarié », en partenariat avec le groupe Alixio et Clifford