24122024

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Epargne réglementée : 2023, une année record


image site gefLa collecte nette a atteint 61,4 Md€, dont 36M€ sur le livret A et 16,6 Md€ pour le livret d’épargne populaire, qui affiche la progression la plus importante.

 

 

 

  

Voilà encore une étude qui va faire grincer quelques dents sur la « surépargne » de précaution des Français. Le rapport de la Banque de France sur l’épargne réglementée en 2023 dévoile une « année exceptionnelle », des mots de François Villeroy de Galhau, gouverneur de l’institution.

La collecte nette se hisse à 61,4 Md€, un niveau inégalé depuis longtemps : même en 2012, date du dernier pic, elle ne s’établissait qu’à 54,9 Md€. C’est plus de la moitié des flux vers les principaux placements financiers des ménages, qui sont de 109,5 Md€. En comparaison, les OPC monétaires ne collectent que 8,4 Md€, les fonds en euros 3,6 Md€.

L’encours global est en hausse de 7 % pour atteindre 935,5 Md€ en décembre, l’équivalent de 15,1 % du patrimoine financier des ménages.

Attrait pour le LEP

Si le livret A est toujours le chouchou des livrets réglementés, drainant 36 Md€ pour un encours de 404 Md€, le livret d’épargne populaire (LEP) triple sa collecte par rapport à l’année précédente (16,6 Md€). En 2023, 2,6 millions de ces livrets soumis à des plafonds de revenus ont été ouverts, en lien avec une campagne de promotion mais aussi sa rémunération particulièrement attractive.

« Ces niveaux inédits de collecte sont à mettre en relation avec la hausse du taux de rémunération du livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS), à 3 % au 1er février 2023, taux garanti jusqu’en janvier 2025, et avec les mesures prises en faveur de l’épargne populaire : un taux de rémunération du LEP protégeant intégralement de l’inflation, porté à 6 % au second semestre 2023 avant d’être fixé à 5 % au 1er février dernier, puis à 4 % au 1er août 2024 », rappelle François Villeroy de Galhau dans l’étude.

Constance du taux d'épargne réglementée

De quoi encourager les Français à cultiver leurs bas de laine, ce qu’ils font avec constance depuis la crise sanitaire : en 2022 et 2023, le taux d’épargne réglementée se situe à 16,6 %, soit plus d’un point supplémentaire par rapport au niveau d’avant-crise. Ces flux ont bénéficié principalement à l’épargne réglementée et aux dépôts à terme, ceux sur les dépôts à vue et les livrets ordinaires étant négatifs.

La Banque de France, comme pour répondre aux critiques habituelles sur l’argent qui dort, rend aussi compte des financements adossés à l’épargne réglementée. En 2023, l’encours de prêts accordés par le Fonds d’épargne en faveur du logement social et de la politique de la ville s’élève à 180 Md€ (+3,4 % par rapport à 2022). Celui destiné à financer la transition énergétique du parc immobilier des particuliers, construction et rénovation, atteint 234 milliards (+ 2,5 %) et 570 Md€ sont consacrés au financement des PME.

« Les tendances observées depuis le début d’année montrent une certaine normalisation, à niveau élevé, des encours de l’épargne réglementée, estime le gouverneur de la Banque de France. Dans un contexte de ralentissement marqué de l’inflation, l’épargne réglementée reste ainsi une ressource stable au service du financement de programmes d’intérêt général et de l’économie, tout en jouant son rôle de soutien à l’épargne populaire. »