27112024

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Fnaim : Les diagnostiqueurs prennent leur envol


envol oiseau groupeLa Chambre des diagnostiqueurs immobiliers avance une décision nécessaire face à l’évolution de la profession et son besoin d’indépendance. Si la Fnaim n’a pas été prévenue, elle affirme que le départ est plutôt lié à des difficultés financières et qu’elle aurait de toute façon poussé la structure vers la sortie.

 

 

 

 

 

La Chambre des diagnostiqueurs immobiliers (CDI) a pris lors de son assemblée générale du 25 novembre la décision de quitter la Fnaim. Décision prise sans en informer cette dernière, puisque son président Loïc Cantin n’était plus convié aux assemblées générales ou aux conseils d’administration depuis un an.

Les professionnels du diagnostic mettent en avant un besoin d’indépendance pour conserver leur crédibilité alors que leur métier a fortement évolué ces dernières années avec la multiplication des réglementations. La loi sur l’économie circulaire a par exemple introduit une obligation de recyclage et de gestion des déchets, des problématiques « au cœur du travail des diagnostiqueurs », indiquent-ils dans un communiqué.

Montée en compétence

Mais c’est depuis la loi Climat et résilience que la profession est sous les feux des projecteurs. Celle-ci a introduit de nouvelles normes de lutte contre l’exposition aux risques comme l’amiante ou les polluants du bâtiment, et a fait évoluer le diagnostic de performance énergétique (DPE), maintenant connu de tous pour son rôle dans la valorisation des biens. Face aux multiples critiques sur sa fiabilité, les certificateurs ont fait l’objet de plusieurs réformes pour garantir leur solidité, concernant la formation comme les contrôles.

« Nous sommes désormais un acteur essentiel non seulement de la rénovation énergétique, mais aussi de la santé publique et de la préservation de l’environnement, a déclaré Yannick Ainouche, président de la CDI. L’indépendance de la CDI préfigure la recomposition syndicale de toute une profession afin de répondre aux enjeux d’impartialité et des attentes des clients et des pouvoirs publics. »

Indépendance et regroupement

Le rôle des diagnostiqueurs ne se limite d’ailleurs plus aux seules transactions immobilières, comme le rappelle la CDI : ils sont désormais impliqués dans des projets « complexe de valorisation des bien », de gestion ou de valorisation. De quoi renforcer le besoin de « responsabilité sociétale » de la filière, insiste Yannick Ainouche.

Alors que la CDI milite pour la création d’une filière professionnelle, incluant un diplôme d’Etat, se désolidariser de la Fnaim lui paraît essentiel « pour préserver sa crédibilité dans la réalisation de ces missions sensibles ». Elle lance ainsi un appel aux autres acteurs du diagnostic afin de se regrouper « sous une même bannière » pour se coordonner sur les grands enjeux du secteur.

« Nous siégeons déjà au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) avec la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (Fidi) et le Syndicat interprofessionnel du diagnostic immobilier (Sidiane), précise Yannick Ainouche. A terme, cette intersyndicale pourrait devenir un seul syndicat, regroupant d’autres acteurs ainsi que les centres de formation. »

Départ « inévitable »

Remerciant tout de même la Fnaim, la CDI précise que la séparation « n'est pas un rejet des relations professionnelles mais un choix stratégique dans l’esprit de la loi Climat et Résilience » et qu’elle souhaite garder des liens de collaboration étroits avec la Fédération… qui ne l’entend pas de cette oreille.
« Si la CDI n’avait pas décidé cette rupture, nous l’aurions provoqué, affirme Loïc Cantin. Son départ, sur fond de difficultés financières et de gouvernance de l’équipe actuelle, était inévitable. »

Malgré un abandon de créance de 425 000 € consenti par la fédération, la chambre n’aurait toujours pas épongé l’intégralité de sa dette qui s’élève à 140 000 €. Selon la Fnaim, la trésorerie de la CDI est dans le rouge en raison d’une hémorragie d’adhésions depuis plusieurs années : sur 1 200 membres revendiqués, la chambre n’en posséderait en réalité que 515.

Interrogée, la CDI n’a pas souhaité répondre sur ces points.

« Il est problématique que la CDI ait communiqué sur son départ en conservant son ancien en-tête, puisque la CDI Fnaim continuera d’exister avec les adhérents qui resteront, ajoute Loïc Cantin. Une union ou une intersyndicale pourrait aussi être décidée avec les grands réseaux de diagnostiqueurs qui avaient précédemment quitté la chambre. » Une assemblée générale exceptionnelle aura lieu début janvier pour décider de la suite des événements.