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Comment la députée Le Meur va achever l’immobilier en France ?
- Lundi 9 septembre 2024 - 14:20
- | Par Roy Masliah, fondateur de decla.fr
La proposition d’Annaïg Le Meur veut aligner la fiscalité des locations meublées avec celle des locations nues, dans un marché où la rentabilité moyenne est déjà faible.
En août 2024, Annaïg Le Meur a lancé une offensive législative qui pourrait bien être le coup de grâce pour le marché immobilier français. Sa proposition de loi sur le projet de loi de finances rectificatif pour 2025 entend transformer en profondeur la fiscalité de la location meublée, menaçant ainsi d'anéantir un secteur déjà fragilisé.
Alignement de la fiscalité
Le projet d'Annaïg Le Meur est clair : aligner la fiscalité des locations meublées avec celle des locations nues. En d'autres termes, elle veut réduire au silence les régimes fiscaux avantageux qui ont permis à la location meublée de prospérer, au bénéfice des investisseurs et des locataires. Actuellement, la rentabilité moyenne des biens meublés tourne autour de 3%, tandis que celle des biens loués nus stagne à environ 1,5%. Cette différence est cruciale pour attirer les investisseurs dans un marché où la rentabilité globale est déjà faible.
Le tableau que la Députée a présenté est inquiétant. En supprimant les avantages fiscaux pour les locations meublées, elle prétend redistribuer la fiscalité, mais en réalité, elle met en péril l'ensemble du marché immobilier. Une telle réforme pourrait plonger des milliers de propriétaires et d'investisseurs dans la tourmente financière, et affaiblir le secteur de la construction, qui est déjà à l'arrêt en France. Ce sont des centaines de milliers d'emplois qui sont en jeu.
Epée de Damoclès
Pire encore, Gabriel Attal a apporté son soutien à cette proposition. En défendant l'idée que le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP) est une « niche fiscale » à réduire, il se trompe lourdement. Le LMNP n’est pas une échappatoire fiscale, c'est un régime qui répond à un besoin réel et essentiel dans notre économie locative. En rabotant ce régime, c’est tout un équilibre économique que l’on met en péril.
Le marché immobilier, déjà en souffrance, n'a pas besoin de cette nouvelle épée de Damoclès. Les propositions d’Annaïg Le Meur sont non seulement dévastatrices, mais elles témoignent d'une incompréhension totale des enjeux du secteur immobilier. Si cette loi passe, nous ne parlerons plus de crise, mais de déclin systémique. Les investisseurs fuiront, les projets immobiliers seront gelés, et l'impact sur l'emploi sera catastrophique.
Rentabilité faible
Le pire, c'est que cette réforme ignore une vérité fondamentale : la rentabilité des placements sans risque, comme les liquidités, est aujourd'hui autour de 3%. Pour que l'immobilier reste compétitif, il doit offrir une rentabilité au moins similaire. C'est à peu près le cas pour les locations meublées, mais absolument pas pour les locations nues. Si l'on veut rendre l'immobilier attractif et proposer une réforme qui soutienne véritablement le secteur, il serait plus pertinent d'aligner la fiscalité des locations nues sur celle des meublées, plutôt que l'inverse.
En conclusion, loin d’être une simple révision fiscale, la proposition d’Annaïg Le Meur pourrait bien signer la fin du marché immobilier tel que nous le connaissons. Nous devons nous opposer fermement à cette réforme qui menace de faire plus de mal que de bien.