28112024

Retour

Immobilier

Immobilier géré : alerte sur les impayés dans les résidences services

Dans une lettre ouverte, le président de Consultim Group exhorte les banques de reporter les échéances de prêt des investisseurs immobiliers confrontés aux impayés de loyers des résidences gérées. De nombreux CGP nous ont alerté sur des incidents. 

Le confinement met évidemment certaines résidences gérées en difficulté, en particulier les résidences de tourisme d’affaires et de loisirs et les résidences pour étudiants. Les résidences de tourisme se sont retrouvées dans l’obligation de fermer en application de l’arrêté du 14 mars 2020 et les résidences pour étudiants se sont vidées depuis la fermeture des écoles et des universités.

« Dès lors, la disparition temporaire des recettes place les exploitants dans des situations inédites et complexes», souligne Benjamin Nicaise, président de Consultim Group, acteur majeur de l’investissement dans les résidences gérées. Depuis la mise en place du confinement, « nous sommes régulièrement informés par les exploitants qu’ils sont dans l’obligation de suspendre le paiement des loyers à nos clients pour assurer la pérennité de leurs entreprises », poursuit-il. 

Les investisseurs particuliers rencontrent d’importantes difficultés pour obtenir la suspension des échéances des financements liées à ces investissements. « Ces demandes sont systématiquement refusées lorsqu’ils ont investi en nom propre, leurs banques considérant qu’il ne s’agit pas d’activité commerciale, et cela alors même que la nature des revenus générés par ce type d’investissement est classée dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux », commente le président de Consultim Group.

Appel à la concertation

Il appelle donc à la concertation entre « les professionnels qui font le dos rond jusqu’à la reprise », les investisseurs, privés de revenus, - leur adressant ce message : « la patience en vaut d’autant plus la peine que la sortie de crise consacrera la pertinence de ces modèles économiques » - et les banques. « Le potentiel locatif des marchés visés reste intact », selon Benjamin Nicaise. Il est vrai que cette crise n’est que passagère (mais pour combien de temps ?). A l’heure actuelle ces difficultés vont multiplier les incidents de crédits de la part de ces investisseurs.

Reste la question clé : comment les investisseurs peuvent-ils patienter s’ils ne peuvent pas assumer leurs échéances de remboursement du crédit souscrit pour financer leur investissement ? Dès lors, le président de Consultim Group a demande aux banques, via une lettre ouverte à la Fédération bancaire française (FBF), de « recalibrer les mensualités ». « En cas de décalage dans le versement des loyers, il semble évident qu’en miroir, celui des mensualités doit être négocié », explique-t-il.

Benjamin Nicaise demande à l’ensemble des banques françaises qu'elles accordent aux investisseurs « automatiquement la suspension de leurs échéances pour six mois à partir du moment où ils apportent la preuve de la suspension des loyers par la société exploitant la résidence dans laquelle ils sont propriétaires ». L’enjeu est de taille puisque, tous types de résidences confondus, Consultim a commercialisé ses produits à près de 45 000 investisseurs particuliers.

Rappelons que l’immobilier géré concerne les EHPAD, les résidences pour séniors, ainsi que les résidences de tourisme d’affaires, les résidences de tourisme de loisirs et assimilé, les résidences pour étudiants.

Jean-Denis Errard